En février dernier, le couperet tombait : pour la CNIL, l’utilisation de Google Analytics en France serait non conforme au RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données).
Une non-conformité qui rendrait donc son exploitation illégale. Alors que Google Analytics 3 ne collectera plus de données à partir de juillet 2023, quelles alternatives sont désormais possibles pour les détenteurs de site internet ?
Google Analytics, large leader du marché
Google Analytics, c’est un mastodonte du web. S’il dépend directement de la firme américaine éponyme, utilisée par 92% des internautes lors de la réalisation d’une recherche, son outil de suivi de performance écrase tout autant la concurrence. Alors que Google Analytics Universal (GA3) a été lancé en 2013 – après Urchin (GA1) en 1995 puis le rachat de ce dernier pour devenir Google Analytics Classic (GA2) en 2005 -, GA3 peut se targuer d’afficher une part de marché de 86% et d’être l’outil de référence pour connaître les visites, le temps de connexion, le taux de conversions, etc., d’un site internet.
Et s’il possède tant de parts de marché, c’est qu’il bénéficie d’avantages qui le rendent particulièrement attractif : il est gratuit, possède de nombreuses fonctionnalités que l’on a du mal à retrouver ailleurs, et permet notamment d’analyser les comportements des utilisateurs et de s’adapter à eux en fonction de leurs provenances (site internet, application, mobile, etc.).
Ce qui permet, en outre, de faire augmenter significativement les taux de conversion d’un site e-commerce après un audit Analytics effectué.
Qu’est-ce qui est reproché à Google Analytics ?
Alors, non, ce n’est pas le fait d’être largement en tête des outils d’analyse qui lui est reproché.
En réalité, c’est une question de protection des données des internautes.
Si toutes les organisations doivent se conformer aux exigences de la CNIL dans le cadre des normes RGPD notamment au sujet des cookies et traceurs depuis mars 2021, un premier avis négatif de la CNIL autrichienne quelques semaines auparavant a mis la puce à l’oreille des autorités françaises.
Alors que les États, et notamment ceux de l’Union Européenne, comptent protéger au maximum leurs utilisateurs contre la récolte des données et leur exploitation par des tiers, les transferts de données personnelles des Européens vers les États-Unis ne passent pas. Résultat, la France a mis en demeure de nombreux annonceurs français pour usage illicite de Google Analytics.
Quelles alternatives possibles à Google Analytics 3 ?
Si le service de GA3 sera progressivement mis hors-service (avec, tout d’abord, un arrêt de la collecte des données, puis une suppression de l’interface Web dans un second temps), il va être possible de bénéficier d’alternatives afin de continuer de connaître toutes les statistiques d’un site web.
Plusieurs choix s’offrent donc aux utilisateurs.
GA4 en lieu et place de GA3
Tout d’abord, rester chez Google et passer à Google Analytics 4. Si vous êtes dans ce cas-là, créez dès à présent une propriété GA4 pour récolter des données, mais définissez et mettez en œuvre un nouveau plan de taggage, relatif aux éléments trackés sur GA3 et qui doivent aussi l’être sur GA4 (formulaires, suivi du tunnel des ventes, des clics à divers endroits de la page, etc.).
Ou alors, choisissez une nouvelle solution, comme Matomo ou AT Internet, par exemple.
Matomo et AT Internet
A l’instar de Google Analytics, Matomo est un outil de web analyse qui permet de mesurer l’audience d’un site web et de récolter d’analyser de nombreuses données concernant les visites. Matomo dispose des fonctionnalités suivantes : optimisation de la conversion, optimisation du référencement, gestionnaire de balises, analyse des profils visiteurs, etc.
Contrairement à GA, cette plateforme n’entraîne pas de transfert de données hors Union européenne, respectant donc de manière scrupuleuse les RGPD.
En revanche, elle est payante, à partir de 19 € par mois, après une période d’essai gratuite de 21 jours.
De son côté, AT Internet a conçu AT Internet Analytics Suite qui permet, là aussi, l’analyse des données des sites internet : amélioration du tunnel d’achat, optimisation du catalogue produit, identification de nouvelles opportunités, analyse des parcours cross-device.
Son prix est fixé à minimum 355 € par mois.
Bien évidemment, il existe de nombreuses autres plateformes d’analyse disponibles. Pour autant, GA4 a promis de respecter les RGPD en vigueur. A voir si les promesses seront tenues et si d’autres sanctions sont à craindre pour Google – qui avait déjà récolté 100 millions d’euros d’amende – et pour ses utilisateurs.